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Victimes au féminin
Dans la longue durée du temps des violences religieuses, militaires et sociales, le terme « victime » a longtemps désigné l’homme ou la femme que le sacrifice d’adoration ou d’expiation attend.
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Dans la longue durée du temps des violences religieuses, militaires et sociales, le terme « victime » a longtemps désigné l’homme ou la femme que le sacrifice d’adoration ou d’expiation attend. Dès les Lumières, « victime » se sécularise pour qualifier individuellement celle ou celui qui subit la violence d’une catastrophe naturelle ou accidentelle, ainsi que la brutalité volontaire d’un crime de sang, d’un attentat sexuel, voire de ses propres passions. L’histoire religieuse et sociale, l’anthropologie, le genre et l’imaginaire de la « victime » occupent les auteurs de cette enquête collective que marque l’histoire des religions. Mésopotamie du troisième millénaire, Grèce antique, Europe médiévale ou moderne, Inde contemporaine : d’une civilisation à l’autre, dans des traditions orales ou écrites, entre réel et fiction, hier et aujourd’hui, la victime des deux genres détermine les pratiques sociales de la réparation judiciaire ou symbolique, nourrit les représentations culturelles, fascine ou répugne les imaginaires collectifs et redessine les seuils du sensible entre tolérance et intolérance.