Options de Visualisation
Taille
Espacement
Alignement
Citer cet article
Abstract
Le capital et le travail dans les chaînes mondiales de valeur
Stratégies de profit et conditions de travail dans l’industrie suisse des machines
Cet ouvrage étudie l’effet des chaînes mondiales de valeur (CMV) sur les firmes et les travailleur·euse·s dans l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM).
Déjà client ?
Vous avez déjà un compte?
Les difficultés d’approvisionnement dans plusieurs pays à la suite de la pandémie du COVID-19 et de la guerre en Ukraine a montré une fois de plus la forte interdépendance de nos économies où les chaînes mondiales de valeur (CMV) constituent une forme d’organisation industrielle dominante. Grâce à celles-ci, les firmes leaders, le plus souvent des multinationales des pays riches du Nord, organisent la production à travers la soumission des firmes et des travailleur·euse·s du monde entier en contrôlant les ressources stratégiques et le travail en obtenant ainsi la part du lion des profits. La littérature dominante et les organisations internationales affirment que la participation des entreprises aux CMV permet d’élever les compétences, la valeur ajoutée de la production et les profits et, de surcroît, d’améliorer la croissance économique et le bien-être des travailleur·euse·s. Une littérature critique a remis en cause cette vision en montrant comment les firmes leaders recherchent une main-d’oeuvre précaire et à bas coût. Cependant, ces différentes études se focalisent sur les secteurs à forte intensité de main-d’oeuvre dans les pays du Sud et sur une seule composante des CMV : le capital ou le travail. Cet ouvrage vise à combler cette lacune en étudiant l’effet des CMV sur les firmes et les travailleur·euse·s de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). Sur la base d’une analyse documentaire et de soixante entretiens approfondis avec des dirigeants et des salarié·e·s de deux firmes leaders suisses et des sous-traitants, des syndicats et des associations patronales, l’auteur met en évidence une dynamique de double divergence par rapport aux effets étudiés dans la littérature : la participation aux CMV implique à la fois une détérioration de la performance des firmes subordonnées, de l’emploi et du travail. L’auteur dévoile les mécanismes sous-jacents à cette dynamique et identifie des pistes permettant un développement des CMV au service du travail.