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« L’affiche est la plus grande passion de ma vie. Si je me trompe dans ma méthode de création, convainquez-moi. Si je ne me trompe pas, reconnaissez-le. » Cette déclaration dramatique de Tadeusz Trepkowski est révélatrice de la position ferme d’une partie des graphistes polonais face à la mise en place du réalisme socialiste. Le présent ouvrage éclaire les relations que l’affiche et les affichistes ont entretenues avec la politique et les dirigeants communistes, et ce en vue de mieux comprendre comment les graphistes polonais de la période stalinienne ont disposé d’une si grande liberté de création, ont pu s’inspirer discrètement de l’art occidental et ainsi maintenir la communication avec les courants modernes. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la principale question qui anime la vie artistique concerne le type d’art qui sera légitimé par les nouvelles instances politiques. Alors que les discussions tournent autour du concept problématique de « réalisme », l’arrivée des Soviétiques introduit une nouvelle esthétique, d’une nature descriptive et narrative étrangère à la tradition du graphisme polonais de l’entre-deux-guerres. Dans la seconde moitié des années 1940, l’affiche cinématographique d’auteur, qui s’oppose à la production commerciale occidentale, émerge au moment de la politique anti-américaine du début de la guerre froide. Durant la période du réalisme socialiste, imposée en Pologne en 1949, l’art est contraint de suivre des préceptes quelque peu imprécis quant au style, mais très astreignants, puisqu’il s’agit à la fois de soumettre la personnalité de l’artiste à l’idéologie en vigueur et de produire de l’art pour les « masses laborieuses ».