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Bois, fers et papiers de justice rend hommage à cette démarche pionnière de l’auteur du Peuple de Paris. Il invite à emprunter les voies de l’histoire de la culture matérielle pour penser celles du droit de punir. Problématique de la matérialité judiciaire et pénale à construire dans la longue durée depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, entre continuité (hégémonie du pénal selon Mario Sbriccoli) et rupture (homo criminalis comme ennemi social versus homo criminalis comme pécheur ; État de droit versus État justicier ; légalité versus arbitraire ; prison versus supplice). Doctrine, lois et pratiques selon les archives judiciaires : on montre ce qu’apporte la matérialité des mots et des choses dans l’économie du droit de punir ancien et moderne. Papiers, monuments, costumes et instruments de justice consacrés à marquer les corps ou à instaurer rituellement l’autorité sacralisée du pénal : l’archéologie judiciaire est prometteuse pour donner sens aux usages judiciaires et pénaux. Souvent matrice de sa ritualité, la matérialité du droit de punir en détermine l’anthropologie. Au nom de l’égalité et de l’utilité, Bentham le matérialiste ne rêvait-il pas d’une « machine » à fouetter pour diminuer l’émotion de l’exécuteur et rendre parfaitement uniforme la norme pénale ?