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Dave Bowman contre le superordinateur HAL (2001, l’Odyssée de l’espace), Luke Skywalker contre Darth Vader (la saga Star Wars), Deckard contre les « répliquants » de la « Tyrell Corporation » (Blade Runner), John Connor contre les machines de Skynet (Terminator), Neo contre la Matrice (Matrix), Jake Sully contre un complexe militaro-industriel (Avatar) : depuis plus de quarante ans, le cinéma américain construit ses modèles de masculinité dominante au prisme d’un rapport antagoniste à la modernité technologique et à la rationalité scientifique. Or cet état de fait s’avère particulièrement paradoxal dans le cadre d’une institution aussi « technologique » que l’industrie hollywoodienne. Comment expliquer en effet la propension de ces films à déprécier l’un des fondements les plus nécessaires de l’industrie qui les produit ? N’est-il pas en outre surprenant que pareille opposition se fasse à une époque où l’Américain blanc n’a jamais disposé d’autant de richesses matérielles et de ressources techniques ? C’est à l’exploration de cette relation conflictuelle entre l’homme et la machine dans le cinéma américain contemporain que le présent essai est consacré.

En définitive, cette étude en appelle à envisager le sentiment d’aliénation qui accompagne l’essor des nouvelles technologies, des années 1970 à nos jours, avant tout comme un sentiment de dévirilisation.