Alain Corbellari et Alexander Schwarz (éds), Le Moyen Âge par la bande, Études de Lettres, 2001/1.
Voir mes articles « Le Chevalier et son double. La représentation du souverain dans les BD médiévalisantes », in Le Moyen Âge par la bande, op. cit., pp. 65-84 ; « Les nouvelles métamorphoses de Merlin : Merlin dans la bande dessinée », L’Esplumeoir, 4, 2005, pp. 49-60 ; « De la chanson de geste à la bande dessinée : esquisse d’une étude comparée de paradigmes narratifs et stylistiques », in Caroline Cazanave (éd.), L’épique médiéval et le mélange des genres, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2005, pp. 297-306 ; « BD cherche Moyen Âge », in Philippe Kaenel et Gilles Lugrin (éds), BD, ciné, pub et art d’un média à l’autre, Gollion : Unil et InFolio, 2007, pp. 47-75.
Voir Marshall McLuhan, The Gutenberg Galaxy, Toronto, University Press, 1962.
Jean-Charles Kraehn, cité in Stan Barets, Vécu. L’Album du 10e anniversaire, Grenoble, Glénat, 1994, p. 16. Cette expression est également prêtée à Georges Duby, qui l’aurait utilisée dans un entretien de 1984 avec Antoine de Gaudemar.
Voir Danielle Chaperon, « Des ancêtres bien encombrants. Manuscrits et phylactères dans la bande dessinée médiévalisante », in Le Moyen Âge par la bande, op. cit., pp. 11-35.
Lucky Luke fait en effet son apparition en 1946 dans l’Almanach 1947 de Spirou. Et on peut signaler en passant que c’est dans ce même almanach, décidément fondateur dans l’histoire de la BD belge, que Franquin reprend pour la première fois le personnage de Spirou.
Voir Chrétien de Troyes, Le Chevalier au lion, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », pp. 420-421.
Emmanuel Le Roy Ladurie, Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 1975.
Voir Michel Thiébaut, Dans le sillage des sirènes ; Autour des Compagnons du crépuscule de François Bourgeon, Tournai, Casterman, 1992.
Ainsi le grand spécialiste du mythe de Mélusine qu’est Jean-Jacques Vincensini en a-t-il finement analysé la substructure mythique dans deux articles : « Du récit mélusinien au Dernier Chant des Malaterre de François Bourgeon. Propositions pour une esthétique de la réécriture », PRIS-MA, 14/1, janvier-juin 1998, pp. 63-82 et « Modernité de Mélusine dans Le Dernier Chant des Malaterre de François Bourgeon », in Michèle Gally (éd.), La Trace médiévale et les écrivains d’aujourd’hui, Paris, PUF, « Perspectives littéraires », 2000, pp. 163-178.
Le film d’Annaud est de 1986, les trois tomes de la série de Bourgeon s’égrènent de 1984 à 1990.
Dans un article à paraître dans les actes du Colloque « Le Moyen Âge en jeu » (Bordeaux, 3-5 avril 2008), et intitulé « Nouvelles tendances de la BD médiévalisante », je présente le point de la situation en ne me fondant que sur des albums parus entre le début de 2007 et avril 2008.
Dans un ouvrage fondamental sur un media frère de la BD, et dont la méthodologie mériterait d’être appliquée rigoureusement à l’étude de la BD médiévalisante, François Amy De la Breteque rappelle opportunément qu’« il faut se souvenir que le Moyen Âge est le premier responsable de cet ‘anachronisme’, les romans arthuriens écrits aux XIIe et XIIIe siècles ayant tous transposé le cadre de leur récit dans un univers contemporain » (L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004, p. 72).
On peut bien sûr signaler des exceptions, tel, au XVe siècle, le Jehan de Saintré d’Antoine de la Salle, dans lequel Julia Kristeva voyait naguère (Le Texte du roman, Paris/La Haye, Mouton, 1970) le premier roman moderne, mais l’édition jusqu’en plein XVIe siècle du Lancelot en prose du début du XIIIe siècle et la charge de Cervantès dans Don Quichotte montrent à quel point l’essentiel de l’imaginaire du roman chevaleresque médiéval est resté immuable quatre siècles durant.
Voir en particulier Liliane et Fred Funcken, Le Costume, l’Armure et les Armes au temps de la chevalerie, Tournai, Casterman, 1977.
Mais après tout Goscinny commet bien l’anachronisme inverse, avec une avance, en l’occurrence, de plus de huit siècles sur l’histoire, dans deux albums d’Astérix !
Voir Le Châtiment de Basenhau, p. 15 (11), Le Maître de Roucybeuf, p. 26 (4-5), Le Lutin du Bois aux Roches, p. 15 (4), La Flèche noire, p. 44 (8), La Flûte à six schtroumpfs, p. 56 (5), La Guerre des sept fontaines, pp. 49 (6) et 62 (3).
Voir Jacques Merceron, Le Message et sa fiction. La communication par messager dans la littérature française des XIIe et XIIIe siècles, Berkeley, University of California Press, 1998, chap. XI : « falsifications et médiations problématiques du message », pp. 155-169.
Voir en particulier Yasmina Foehr-Janssens, La Veuve en majesté. Deuil et savoir au féminin dans la littérature médiévale, Genève, Droz, 2000.
Le motif n’est, à vrai dire, pas tout à fait neuf : dans Le Pays maudit, on voyait déjà un Schtroumpf captif d’un saltimbanque.
Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970.
Francis Dubost, Aspects fantastiques de la littérature narrative médiévale, Paris, Champion, 1991, 2 vol.
Sauf peut-être dans La Menace schtroumpf, où le Grand Schtroumpf crée, par un sortilège qui peut être dissipé à tout moment, des Schtroumpfs gris qui réduisent les autres Schtroumpfs en esclavage. Mais, outre que cet album est récent (2000), l’effet d’« inquiétante étrangeté » qui s’en dégage est bien davantage lié à des peurs toutes contemporaines (spectre du totalitarisme) qu’au merveilleux médiéval.
Le Cosmoschtroumpf, p. 46 (11). Le décrochement se fait à la faveur de la prise au pied de la lettre d’expressions métaphoriques, dans la liste des éléments que le Schtroumpf bricoleur juge nécessaires au bon fonctionnement de sa machine : « Tout d’abord une pomme de pin ! C’est vital ! Ensuite une girouette et une rose pour les vents… Et un soufflet… Et un pissenlit ! Ca sème à tout vent… Et qui sème le vent récolte la tempête ! De la purée de pois pour le brouillard, un prisme pour l’arc-enciel… Une pomme d’arrosoir et quelques fausses notes pour faire tomber la pluie… Un ou deux éclairs !… […] de l’argent, puisque le temps c’est de l’argent. Pour la gelée, des groseilles… Pour le soleil, des lunettes et un bon coup… […] » (ibid., pp. 44-45). C’est donc la poésie qui se révèle ici le trait d’union entre la science et la magie.
On n’insistera pas sur la fable misogyne de La Schtroumpfette, sinon pour constater que, d’abord dénoncée comme incompatible avec la société patriarcale mâle parfaite (mais stérile, et donc condamnée !) qu’incarne le village schtroumpf, la Schtroumpfette s’y intègre peu à peu (sous la pression probable du lectorat) jusqu’à en devenir une habitante permanente, ses perpétuelles hésitations à se trouver un compagnon entretenant l’illusion de sa non-intégration au système.
Commentaire posté sur le site internet CoinBD.com (consulté le 25 avril 2008).
Dans « Le Schtroumpfeur de pluie » (in Le Cosmoschtroumpf).
On pense irrésistiblement au « livre de sable » de Borges en voyant les réponses s’imprimer sur des pages préalablement vierges et que l’on ne retrouve jamais.