Voir S. Kozloff, Invisible Storytellers…, op. cit., p. 142. Cette standardisation n’interdit pas que certains films hollywoodiens des années 1940-1950 offrent, grâce aux manifestations over qu’ils proposent, une organisation énonciative complexe qui n’obéit pas aux canons du récit classique (Laura, Le Secret derrière la porte, les films de Mankiewicz,…).
Lorsqu’il commente les «films noirs » hollywoodiens récemment distribués en France, Nino Frank dit par exemple à propos de l’intervention d’un «narrateur ou commentateur »: «Sacha Guitry a – le premier – utilisé ce procédé dans Le Roman d’un tricheur (Nino Frank, «Un nouveau genre ‹policier›. L’aventure criminelle », L’Écran français, N° 61, 28 août 1946, p. 14).
À l’exemple du Brave soldat Svejk de Jiri Trnka (1955), dans lequel les logorrhées interminables du personnage créé par Hasek, représenté sous la forme d’une poupée à la bouche immobile et au sourire perpétuel, sont proférées par un locuteur qui prête par ailleurs sa voix à tous les autres personnages.
René Clair, Comédies et commentaires, Paris : Gallimard, 1959, p. 91.
Cité par Dominique Desanti, Sacha Guitry. 50 ans de spectacle, Paris : Grasset; Fasquelle, 1982, p. 206.
Claude Aveline, «Le Roman d’un tricheur – Jenny », La Revue bleue, 17 octobre 1936, repris in Chroniques d’un cinéphile, Paris : Séguier, 1994, pp. 199-200.
J. Keim, op. cit., p. 41.
Voir par exemple le témoignage de Pascal Mérigeau, qui écrit, après avoir assisté à des projections de films français à Moscou : «En ouverture du Festival du Cinéma français, Un long dimanche de fiançailles. La projection commence. Silence religieux. Une voix masculine russe dit les dialogues des hommes, une voix féminine ceux des femmes, on entend également la voix des acteurs, le principe du voice over produit toujours des effets inattendus. Les Russes y sont habitués » (Le Nouvel Observateur, N° 2113, 5 mai 2005). Cette fonction de traduction héritée du boniment est parfois intégrée aux films, comme dans Berlin Express (Jacques Tourneur, 1949), film dont la voix-over traduit ou résume pour le public américain certaines phrases prononcées en français lorsque les actions diégétiques sont situées à Paris.
Georges Dalbe, art. cit., p. 32.
Erwin Goffman, Façons de parler, Paris : Minuit, 1987 [1re édition 1981], p. 182.
Philippe Le Guay, «Le double boiteux », Cinématographe, N° 86, 1983, p. 17.
François Truffaut, «Préface », in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, Paris : Ramsay, 1977, p. 19.
Michel Chion, La Toile trouée, Paris : Éditions des Cahiers du cinéma, 1988, p. 28.
Erwin Panofsky, «Style et matière du septième art » [1936|, in Trois essais sur le style, Paris : Gallimard, 1996, p. 134.
Alex Madis, Sacha, Paris : Éditions de l’Élan, 1950, p. 266.
Voir D. Desanti, op. cit., pp. 361-362.
Alain Keit, Le Cinéma de Sacha Guitry. Vérités, représentations, simulacres, Liège : Céfal, 1999, p. 112.
Voir Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, Paris : Presses de la Cité, 1993 [1re edition 1947], pp. 1033-1104.
Ibid., p. 1105.
Yann Lardeau, «Les pages arrachées au Livre de Satan », in Sacha Guitry, cinéaste, Locarno; Crisnée : Éditions du Festival de Locarno; Yellow Now, 1993, p. 45.
Vincent Amiel et Noël Herpe, «C’est la parole qui incarne. Entretien avec Dominique Païni », Double Jeu, N° 3 («Sacha Guitry et les acteurs »), 2006, p. 146.
Bernard Eisenschitz, «Ceux de chez nous », Sacha Guitry, cinéaste, op. cit., pp. 151-152.
Cité in Chuck Berg et Tom Erskine, The Encyclopedia of Orson Welles, New York : Facts on File, 2003, p. 132.
Claude Arnaud, «La voix de son maître », Cinématographe, N° 86 («Sacha Guitry »), février 1983, p. 10.
N. Burch, «Du muet, le parlant… », art. cit., p. 60. Burch mentionne «les avant-gardes françaises » comme «Godard, Hanoun, Resnais, Robbe-Grillet, Pollet ».
Fr. Truffaut, «Préface », art. cit.
Cité par Robert Benayoun, Alain Resnais, arpenteur de l’imaginaire, Paris : Stock Cinéma, 1980, p. 81.
«Hiroshima, notre amour » (table ronde), Cahiers du cinéma, N° 97, juillet 1959, p. 6.
Jacques Siclier, « Conversation avec Alain Resnais. ‹Je ne fais pas un film consciemment », Le Monde, 22 mai 1980, p. 21.
Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat, Alain Resnais. Liaisons secrètes, accords vagabonds, Paris : Éditions des Cahiers du cinéma, 2006, p. 179.
Francis Huster, L’Avant-scène théâtre, N° 1181, 2005, p. 6.
F. Truffaut «Préface », art. cit., p. 17.
E. Goffman, op. cit., p. 10.
G. Lacasse, «Du cinéma oral… », art. cit., p. 55.
Voir P. Zumthor, Introduction…, op. cit., pp. 53 et 56.
Anne-Sophie Nedelec, «L’auteur en voix off », in Francis Vanoye (dir.), Cinéma et littérature, Paris : Université de Paris, 1999, p. 45.
Sacha Guitry, «Une phrase étonnante », Candide, 18 février 1926, repris in André Bernard et Claude Gauteur (dir.), Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, Paris : Ramsay, 1977, p. 47.
S. Guitry, «Pour le théâtre et contre le cinéma » [1933], repris in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, op. cit., p. 74.
S. Guitry, « L’ironie au cinéma », Paris-Soir, 20 septembre 1936, repris in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, op. cit., p. 82.
Cité in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, op. cit., p. 57.
S. Guitry, «Pour le théâtre… », art. cit., p. 72.
S. Guitry, «Le Roman d’un tricheur », L’Illustration, 30 mai 1936, repris in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, op. cit., p. 138.
Je me référerai à l’édition des Presses de la Cité (1991) pour les mentions de pages. Notons que la formule «Mémoires d’un tricheur » avait provisoirement été choisie pour le titre du film, ainsi que le mentionne un contrat de production du 8 novembre 1935 conclu avec Sandberg de la (future) société Cinéa (selon Laure Parchomenko, «Le fonds d’archive de la société Cinéas », 1895, N° 43, 2004, p. 80).
Texte radiodiffusé par Radio-Cité le 18 septembre 1936, repris in Sacha Guitry. Le Cinéma et moi, op. cit., p. 143.
S. Guitry, «Le Roman d’un tricheur », art. cit., p. 144.
Sylvie Durrer, Le Dialogue romanesque, Genève : Droz, 1994, p. 39.
F. Truffaut, «Préface », art. cit., p. 19; D. Desanti, op. cit., p. 208.
Walter Benjamin, «Le conteur » [1936], in OEuvres III, Paris : Gallimard, 2000. Bien que Benjamin ait luimême traduit le titre original «Der Erzähler » par «Le narrateur », j’opterai également, comme les responsables de l’édition utilisée, pour le terme «conteur » afin de dissocier cette notion de l’usage dominant en narratologie littéraire et filmique.
Ibid., p. 120.
Ibid., p. 127 (je souligne).
Ibid., p. 119.
S. Guitry, Sacha Guitry. Cinéma, op. cit., p. 1076.
W. Benjamin, «Le conteur », art. cit., p. 133.
Ibid., p. 134.
Ibid., p. 146.
F. Truffaut, «Du cinéma pur », Cahiers du cinéma, N° 70, avril 1957, p. 46.
Guitry réalisera par la suite plusieurs autres génétiques parlés. Dans quatre des cinq films qui succèdent au Roman d’un tricheur dans sa filmographie, le générique est présenté par le cinéaste en voix-over (Faisons un rêve et Le Mot de Cambronne en 1936, Les Perles de la couronne et Désiré en 1937).
Roger Odin, «L’entrée du spectateur dans la fiction », in Jacques Aumont et Jean-Louis Leutrat (dir.), Théorie du film, Paris : Albatros, 1980, pp. 203-205.
Voir Christian Metz, L’Énonciation impersonnelle ou le site du film, Paris : Méridiens Klincksieck, 1991, pp. 85-88.